Découvrez la Guadeloupe : Gastronomie

Avant d'entrer dans les coulisses de la cuisine antillaise, regardons la carte géographique pour comprendre l'exotisme particulier de la Guadeloupe, qui combine terroirs locaux avec divers goûts et saveurs venus des quatre coins du monde. Le roucou, les graines à roussir proviennent des Amérindiens, les gratins de légumes, les fricassées et les courts-bouillons sont directement issus de la tradition culinaire française ; les épices à colombo, spécialité emblématique de l'île, furent, importées par les Indiens, dont la présence a eu une influence déterminante sur la cuisine des Antilles. Si le poulet, le porc et le cabri sont appréciés, les poissons et les fruits de mer sont les vraies stars de l'île. S'ajoutent à ces produits, une foule de légumes parfumés et de fruits tropicaux succulents dont la douceur fait écho à la richesse et à la profondeur du rhum de Guadeloupe, sans hésitation l'un des meilleurs du monde.

Langouste. shutterstock - stefano cellai.jpg
Poulet colombo servi avec des accras. shutterstock - sylv1rob1.jpg
Bouteilles de rhumpunch. shutterstock - ThomasLENNE.jpg

Produits caractéristiques

Les poissons et les fruits de mer sont indissociables de la cuisine de la Guadeloupe. Parmi les espèces les plus appréciées citons la morue, le vivaneau (un gros poisson très commun), le balaou (un poisson long mangé frit), la pisquette (un petit poisson, frit, mangé entier) et enfin le requin, souvent mijoté longuement avec de la tomate et des épices à l'étouffée (touffé). 

Le lambi est un énorme mollusque recherché tant pour sa chair délicate que pour sa magnifique coquille. De texture ferme, plus fine que celle du calamar, sa chair est très appréciée. La langouste est la star des Antilles. Elle fut longtemps considérée comme un plat de pauvre par les pêcheurs, car elle était abondante dans les criques et les lagons, avant que l’engouement occidental ne la transforme en mets de luxe, bien qu'elle reste toujours plus accessible dans les Antilles qu'en France métropolitaine. La cigale de mer est un crustacé à la carapace plate et à la chair très fine, alors que la cirique est un petit crabe. Le ouassou, grosse crevette d'eau douce, vit dans les rivières et est consommée à Pâques. Les palourdes sont directement ramassées dans le sable. Enfin, le chatrou est un type de petit poulpe.

Pour accompagner ces nombreux produits de la mer, les Guadeloupéens utilisent une multitude de légumes, comme le giraumon (potiron), le manioc, le gombo (qui a l'aspect d'un piment vert, mais qui est apprécié pour sa chair gélatineuse qui permet d'épaissir les sauces), l'igname, la patate douce et le fruit à pain dont la chair farineuse après cuisson ressemble presque à un pain un peu dense. On peut même en faire des frites. La christophine est un légume ressemblant à une poire, mais avec un goût proche de la pomme de terre, souvent préparé en gratin.

Tous ces ingrédients sont assaisonnés avec beaucoup d'épices. Bien sûr impossible de ne pas citer le mélange colombo à base de curcuma, de cumin, de coriandre, de clous de girofle, de poivre noir, de fenugrec (aux graines légèrement amères), de moutarde et de gingembre. Préparé sous forme de poudre ou de pâte, il contient aussi parfois de la cardamome, du fenouil ou de l'anis. En Guadeloupe, la cuisine est parfois féroce grâce notamment au piment antillais ou habanero ressemblant à un minuscule poivron et au piment oiseau long d'à peine quelques centimètres. Les deux variétés sont particulièrement fortes. Il existe également du piment végétarien qui a le goût du piment mais pas son côté piquant. Le tamarin est un condiment issu d'un arbre qui possède des gousses remplies d'une pulpe aigre-douce aussi bien utilisée pour le salé que le sucré. Enfin la plus douce des épices, la vanille, est issue d'une orchidée dont les lianes grimpent le long des branchages. On cultive la variété Pompona en Guadeloupe, connue pour ses gousses épaisses et très parfumées.

Les basiques de la cuisine guadeloupéenne

On commencera un repas antillais avec des acras, les immanquables beignets à la morue, parfois aux crevettes ou au crabe, voire au giraumon pour le jeûne. Ils sont plus ou moins pimentés selon les cuisiniers. Autre amuse-bouche, les crêpes de poisson des Saintes sont de fines galettes fourrées d'une crème de poisson puis roulées et panées. Sans oublier les pâtés salés, de petits chaussons feuilletés farcis de chair à saucisse finement épicée. Le dombré est un type de boulettes de farine cuites avec des légumes secs, souvent des haricots rouges. Le dombré de ouassous est une version plus raffinée, garnie de crevettes d'eau douce. Sinon on peut opter pour du bébélé, une soupe copieuse, de Marie-Galante, à base de tripes, de dombrés, de bananes vertes, de fruit à pain et de giraumon. Autre soupe, le calalou contient gombos, épinards et autres légumes avec du crabe ou du porc. La féroce est une purée d’avocat, de morue, de farine de manioc, d'oignon vert et de piment.

Recette emblématique, le boudin créole, blanc ou noir, est une spécialité à base de sang (noir), de poisson ou de légumes finement épicée, d'originaire française. Le boudin se décline aussi avec du lambi ou de la morue. On ne peut pas non plus rater le poulet boucané, un poulet fumé cuit dans un four fermé aux trois-quarts, surmonté d’une cheminée. La viande marinée est placée très au-dessus du foyer et cuit tout doucement avec la fumée, lui donnant un goût inimitable. Enfin, le colombo – de cabri, de poulet, de porc, de requin – est probablement le plat en sauce le plus connu de Guadeloupe, il mijote longuement dans un mélange d'oignon, d'épices et de bouillon. Pour les fêtes quelques plats spécifiques s’invitent sur la table comme le jambon de Noël, les pâtés salés, les boudins créoles, le sirop de groseille, l’igname de Noël ...

On retrouve également des plats plus simples dont certains en-cas comme le bokit, un petit pain brioché qui a la particularité d'être frit, puis ensuite garni avec des crudités, de la morue ou du poulet grillé. Sans oublier l'agoulou, un pain moelleux, grillé, puis fourré de viande hachée et de légumes. Le poyo & morue est un plat servi le matin, composé de morue accompagnée de banane plantain. Sinon on dégustera le blaff qui contient de poisson ou des fruits de mer cuits au court-bouillon. Le matété est une fricassée de crabes alors que le chiquetaille de morue est constitué de morue grillée et émiettée, servie en vinaigrette.

Desserts et fruits des tropiques

Côté entremets et pâtisseries, ne manquez pas les tourments d’amour, une spécialité saintoise parfumée à la noix de coco, à la banane ou à la goyave, à déguster plutôt tiède, mais aussi le flan (ou blanc-manger) à la noix de coco. De fabrication artisanale, les sorbets ici sont à base de lait, le plus souvent aromatisés à la noix de coco, avec un goût prononcé de cannelle ou de vanille. Le snowball est un gobelet de glace pilée arrosée d'un trait de sirop (grenadine, menthe, ou orgeat). Plutôt réservé au matin, le cassave, une galette de farine de manioc, se cuit sur une plaque, que l'on agrémente souvent de confiture de coco. Spécialité de Marie-Galante, le caca-bœuf, qui possède effectivement une forme équivoque, se présente sous la forme une brioche roulée parfumée à la cannelle, nappée de confiture à la noix de coco.

Il existe une extraordinaire variété de fruits tropicaux succulents en Guadeloupe. Bien sûr on retrouve les classiques comme l'ananas, la banane (en accompagnement pour la plantain ou en dessert comme la fressinette ou la figue-pomme), l'avocat, la mangue, la papaye, le pamplemousse, la goyave, le fruit de la passion (maracuja) et la noix de coco. Mais il existe bien des espèces plus étonnantes comme la carambole allant du vert-jaune à l'orange, qui a l'aspect d'une étoile lorsqu'on la coupe en tranches, l'abricot-pays à la chair orangée, parfumée et sucrée, le corossol, un gros fruit pourvu d'une chair blanchâtre très sucrée ou encore la prune de Cythère qui ressemble à une petite mangue de forme oblongue. Sa chair sucrée, acidulée et fibreuse se déguste nature et donne un excellent jus, riche en vitamine C.

Le café de Guadeloupe est classé parmi les meilleurs des Antilles. Il a été très longtemps utilisé pour améliorer des cafés de moindre qualité. Sa production est relancée grâce à une coopérative (Copcaf) d'une cinquantaine de petits producteurs situés sur la Basse-Terre, entre Capesterre-Belle-eau et Pointe-Noire sur une superficie d'environ 100 ha, où le climat et les conditions géologiques lui sont très favorables. 30 tonnes de café AOC sont produites chaque année. Autre boisson, le chodo est une sorte de lait de poule purement guadeloupéen, parfumé à la noix de muscade et au citron vert, que l'on sert en accompagnement d'un gâteau nommé blanc-manger coco notamment pour les mariages, baptêmes et autres fêtes.

Au paradis du rhum

Le rhum et sa dégustation jouissent d'un véritable culte dans les Antilles. Deux sortes de rhums coexistent dans le commerce : les rhums agricoles, produits aux Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Marie-Galante) et les rhums industriels, fabriqués dans le monde entier. Les rhums martiniquais, contrairement aux rhums guadeloupéens, possèdent une AOC. Le rhum comme on le connaît aujourd'hui est issu d'une décoction d'alcool de canne à sucre. Si la mélasse de canne est envoyée aux colonies nord-américaines dès le XVIIIe siècle, le développement du chemin de fer permet une production industrielle de rhum à partir du XIXe siècle. Si le nombre de distilleries a fortement diminué sur l'île depuis le début du XXe, il en reste un certain nombre notamment sur Basse-Terre. Les distilleries se visitent toute l’année et proposent des ventes et des dégustations, mais attention, les usines de fabrication ne fonctionnent que pendant la période des récoltes (de février à juin).

La fabrication du rhum agricole provient de la distillation directe du vesou (jus de canne à sucre) et de la transformation de son sucre en alcool, qui fermente pendant 36 à 48 heures jusqu'à la vinification (5-6°). Une tonne de canne à sucre donne environ 100 litres de rhum agricole. Le rhum industriel est élaboré à partir de la mélasse – issue du raffinage du sucre – mise à fermenter avec des levures. Cette fermentation rapide donne un jus alcoolisé (5-6°), ensuite distillé en colonne jusqu'à atteindre un l’alcool titrant à 65-75°. La législation n’admettant pas plus de 65° pour la vente, on y ajoute de l’eau distillée pour retomber à 50°.

On retrouve ainsi différents rhums agricoles comme le rhum blanc, base du ti-punch, que l'on peut le servir frappé (glacé). Le rhum vieux est issu du rhum blanc placé en fûts de chêne pour une durée d'au moins 3 ans. Certains peuvent atteindre 40 ans d'âge et rivalisent avec les plus grands spiritueux. Le rhum ambré reste en foudre de chêne pendant une période d'environ 12 à 18 mois, lui donnant une coloration dorée. Il titre généralement à 50°. Idéal pour les cocktails et les pâtisseries. Côté rhums industriels on peut citer le rhum jeune traditionnel qui contient 40 % d’alcool avec un arôme assez fort ou le rhum grand arôme très aromatisé du fait de la longue fermentation (8 à 10 jours) d’un mélange de mélasse et de vinasse dans les cuves de bois.

Se régaler en Guadeloupe

Horaires Horaires en Guadeloupe

Peu de restaurants proposent un service en continu dans l'archipel. Les horaires d'ouverture des restaurants restent généralement classiques (12h et 15h et 19h et 23h) avec quelques variantes selon l'animation de la commune et l'affluence de touristes sur l'île. La population locale a l'habitude de sortir assez tardivement les soirs de week-end, ainsi dans certaines zones telles que la marina de Gosier - Pointe-à-Pitre, il s'avère possible de dîner plus tard.

Le 27 mai, jour de l'abolition de l'esclavage pour la Guadeloupe, constitue le seul jour férié pendant lequel même certains restaurants choisissent de fermer. 

Sur la zone commerciale de Jarry, la plupart des restaurants sont ouverts le midi. Seuls quelques-uns restent ouverts le soir.

Sur l'île de Marie-Galante, la plupart des restaurants ne servent plus après 21h même en haute saison.

Budget / Bons plans Budget / Bons plans en Guadeloupe

Il est possible de se restaurer, quel que soit le budget que vous souhaitez consacrer à ce poste de dépenses. Les food trucks présents sur tout le territoire, à proximité des plages, sur les marchés, dans les zones touristiques proposent des sandwichs, des bokits, des agoulous… vous mangez pour 8 à 10 €, boisson incluse sans oublier les enseignes internationales de fast-foods présents sur l'île. Les restaurants typiques créoles proposent des plats à partir de 10-12 € selon leur catégorie.

Les restaurants traditionnels (entre cuisine française et créole) affichent des cartes très variées (de 12 € le plat jusqu'à 30 €).

Enfin, les restaurants gastronomiques disséminés sur l'île s'adressent à des clients ayant un budget de 45 € minimum par personne.

La plupart des établissements acceptent aussi bien les espèces que la carte bancaire en paiement. Par contre, les chèques hors place (avec une adresse dans l'hexagone) sont souvent refusés.

En supplément En supplément en Guadeloupe

Aucun supplément ne peut être exigé, car les taxes et services sont inclus dans les tarifs affichés sur les cartes. Ensuite, le pourboire, non obligatoire,  reste à discrétion de chaque client en fonction de son appréciation de la cuisine et du service.

C’est très local C’est très local en Guadeloupe

Beaucoup de restaurants proposent une cuisine métissée composée de plats traditionnels français élaborés avec des produits locaux. Mais la véritable cuisine locale se découvre généralement dans les petits restaurants typiques qui ne paient pas de mine, avec une déco et une mise de table minimalistes, mais les saveurs sont bien au rendez-vous.

Dans la cuisine créole, les plats sont bien souvent mijotés. Il faut bien avouer que la cuisson des viandes rouges n'est pas forcément bien maîtrisée par les cuisiniers guadeloupéens. Si vous appréciez votre entrecôte, votre côte de bœuf bleue ou saignante, choisissez plutôt un restaurant présentant une carte plus métissée pour la savourer.

Les épices et aromates sont indissociables de la cuisine créole. Ils parfument tous les plats. Gingembre, cannelle, clou de girofle, muscade, curcuma, poudre à colombo, bouquet garni, piment, roucou, l'oignon pays sont présents dans toutes les cuisines. Le piment vert ou rouge s'utilise sous toutes ses formes. Attention à sa manipulation. Protégez vos doigts et ne le mettez pas en contact avec votre bouche ou vos yeux ! Le piment végétarien permet d'obtenir le goût du piment sans son piquant. Ses jolies couleurs permettent de l'utiliser en décoration de plats sans aucun risque.

A éviter A éviter en Guadeloupe

Évitez de tutoyer les serveurs, cela pourrait être mal interprété de leur part, car la notion de service reste encore assez complexe et le tutoiement pourrait être pris comme un manque de respect.

Fumeurs Fumeurs en Guadeloupe

Beaucoup de restaurants disposent d'une terrasse, permettant ainsi de pouvoir fumer, mais attention, il doit s'agir d'une terrasse ouverte et non couverte.

Les attrape-touristes Les attrape-touristes en Guadeloupe

On peut difficilement parler d'attrape-touristes en termes de restauration. À vous de bien regarder les cartes ou les ardoises annonçant les plats et leurs tarifs. Le seul piège pourrait peut-être consister à vous présenter un plat de langouste congelée pour une fraîche…

Faire une pause en Guadeloupe

Horaires Horaires en Guadeloupe

Les établissements de type bars et restaurants sont très plébiscités par la population locale pendant le week-end et les jours fériés, ce qui, ajouté à l'afflux de visiteurs, produit une affluence particulière. Beaucoup d'établissements situés dans les zones les plus touristiques restent ouverts 7j/7 pendant la haute saison.

Budget / Bons plans Budget / Bons plans en Guadeloupe

Pratiquement tous les établissements acceptent aussi bien les espèces que la carte bancaire en paiement. Par contre, les chèques hors place (avec une adresse dans l'Hexagone) sont souvent refusés.

A partir de quel âge A partir de quel âge en Guadeloupe

La consommation d'alcool est interdite au moins de 18 ans.

C’est très local C’est très local en Guadeloupe

Le ti punch et le planteur sont les incontournables de l'apéritif aux Antilles. Les cocktails de jus de fruits frais sont également proposés par la plupart des bars.

Enfants Enfants en Guadeloupe

Les enfants sont accueillis dans les bars et restaurants de l'île. Seul l'accès aux casinos est interdite aux moins de 18 ans.

Fumeurs Fumeurs en Guadeloupe

Les fumeurs peuvent s'installer sur les terrasses ouvertes (sans toiture). Les salles même climatisées ne sont pas autorisées aux fumeurs.

Les attrape-touristes Les attrape-touristes en Guadeloupe

Lorsque vous demandez un cocktail de fruits, demandez bien confirmation qu'il s'agit de jus de fruits frais et non d'un jus en bouteille avant qu'il vous soit servi...